dimanche 31 janvier 2010

Une semaine à Nancy




A tous ceux qui attendent un apparentement ou l'annonce d'un départ imminent, prenez patience, votre tour va venir, le temps passe si vite dés que le voyage pour le Vietnam est programmé et plus vite encore quand la vie de tous les jours nous happe à nouveau. Délectez vous de tous les instants, de cette exquise douleur de l'attente, prémice à un immense bonheur dont on ne peut imaginer l'intensité.

Surtout n'oubliez pas que DESTINEES organise et gère tout, pour nous, là-bas, que votre séjour sera rendu simple et agréable par le travail de Monsieur Bich et que vous pourrez affronter au retour à l'aéroport, sans sourciller et presque sans peur, l'inspection du dossier d'adoption par les services de l'immigration vietnamiens, qui n'ont pourtant pas l'air facile.



Bilan de cette première semaine à la maison.

Tout, cette semaine, s'est déroulé bien mieux que ce que nous avions pu imaginer dans nos rêves les plus follement optimistes. Notre bambin a découvert sa maison, sa famille, plein de nouveaux amis dont certains comme lui viennent du Vietnam et énormément de cadeaux.

Ses parents avaient beau avoir souhaité qu'il ne soit pas trop gâté, la famille, les amis, les voisins, les tatas du laboratoire ont trouvé les jouets les plus extraordinaires et notre Théo passe de l'un à l'autre ne sachant plus où donner de la tête. Il est particulièrement heureux de se promener dans le salon dans sa superbe Bugatti.




Théo a retrouvé à Villers son éponge, sa brosse à dents et sa brosse à ongles d'Hanoï et même une baignoire semblable (bien que bleue) dans une salle de bain beaucoup plus propre où l'on ne craint plus qu'il puisse boire l'eau du bain.





Découverte de son frère et de sa soeur, Hugo et Sarah, de merveilleux mais trop rares moments, car ils sont tous les deux sur le départ pour huit et dix mois l'un pour un tour du monde l'autre pour enseigner le français en Equateur. Nous maintiendrons le contact par les blogs et Skype durant tout ce temps.






Finalement les parents ont admis que la maison entière était une salle de jeux, alors Théo en profite et découvre des espaces insoupçonnés d'aventures.




Le premier jour, j'ai perçu trés brièvement à deux reprises une ombre d'inquiètude dans son regard, depuis plus rien, il semble totalement confiant et heureux, partageant son temps entre la satisfaction de son immense besoin de tendresse, de câlins dans les bras de sa maman contre laquelle il se serre trés fort, l'amusement avec les divers emballages autant que les jouets.

La découverte de son nouvel environnement l'occupe beaucoup, il est curieux de tout, s'intérresse à tout, il manipule et essaye tout ce qui lui passe entre les mains avec beaucoup de délicatesse. Extrêmement persévérant il ne se lasse pas et arrive aujourd'hui à fermer et ouvrir la boucle de la sangle de sécurité de sa chaise haute!






Les repas continuent d'être pour Théo l'occasion de découvertes de sensations et de goûts renouvellés, il est toujours aussi impatient de manger, ne voulant quitter la table que lorsque celle-ci est vide, c'est lors des repas qu'apparaissent ses rares colères si la préparation est trop longue ou s'il veut goûter les plats des adultes. Fort heureusement ces moments sont rares et de courte durée.

L'une de nos grandes surprises c'est qu'au bout d'un mois de vie partagée, Théo soit capable de comprendre tout ce que l'on dit, même si lui-même parle peu, il ferme une porte, pose son biberon, ramasse ses jouets, redonne un téléphone portable quand on lui demande. C'est pour nous une source d'émerveillement permanent de le voir ainsi progresser.




Samedi soir nous avons eu la visite de Nathalie, Eric, Emma-Louise et Anouk 4 ans et demi avec laquelle Théo a bien joué malgré une petite réticence en début de soirée à prêter ses jouets, c'était trés émouvant de voir ces deux bébés du bout du monde jouer ainsi chez nous si tranquilles et heureux.

dimanche 24 janvier 2010

Nous sommes de retour

Petit retour en arrière, je ne résiste pas à la tentation de vous montrer les deux ultimes photographies d'Hanoï.
Notre Doudou nous a vu faire les bagages en grand, rien à voir avec le petit sac contenant le stricte nécessaire de nos excursions, alors pour bien nous faire comprendre que l'on ne devait pas l'oublier, il s'est installé directement sur la valise.





Et pour répondre aux esprits chagrins qui vont penser que même leur chat est capable d'un tel comportement, je vous propose la deuxième photographie.

Théo a pris un sachet cartonné avec des anses comme bagage pour ramasser tout ce qui lui avait servi de jouet pendant prés d'un mois, pots de yahourt , flacons vides, emballages en carton, il était lui aussi fin prêt pour le grand voyage.






Partis à 19h30 de la pension de Mme Loan, nous avons mis prés d'une heure et demie pour parcourir les 30 kms séparant Hanoï de son aéroport. Nous avons quitté avec regret Thu Chinh, son mari et son fils en nous promettant de nous revoir au Vietnam ou en France.
Les contrôles de l'immigration se sont bien déroulés, malgré le zéle d'un employé de Vietnam Airlines à l'enregistrement qui s'est montré pointilleux sur le passeport de Théo et nous a réclamé les papiers d'adoption: belle montée d'adrénaline quand je les ai vu éplucher les documents.
L'attente à l'aéroport fut un peu longue, malgré cela, les enfants énervés, perturbés dans leurs rythmes, fatigués ont supporté l'agitation, le bruit et l'inconfort de ce grand hall de manière trés acceptable et en tout cas beaucoup plus calmement que bien des enfants présents.
Treize heures de vol plus tard, notre Doudou ayant réussi à dormir en pointillé dans la nacelle, limite en taille pour lui, nous sommes arrivés à Paris.
Là, j'ai eu honte de mon pays, l'avion a été parqué dans un coin de l'aéroport Charles de Gaulle loin de tout, les passagers sont descendus sur la piste par un escalier glissant dans un froid glacial, transportés en bus, obligés de monter des escaliers de service, on se serait cru dans un pays en voie de développement, il y a vingt ans.
Fort heureusement, la récupération des bagages et les contrôles de la police des frontières furent rapidement menés et vers 8 heures Théo avait le beau tampon "bien net" sur son passeport vietnamien: Mission accomplie.

Trois cents kilomètres en TGV qui passérent comme un éclair et les parents de Sylvie à la gare nous attendaient, comme c'était bien....

Arrivé à la maison notre Théo a enfin pu prendre un peu de repos.








Ce fut ensuite la découverte de la maison, un premier repas où notre petit bout de chou s'est adapté tout de suite à la chaise haute, à de nouvelles habitudes culinaires et nous a montré qu'il était capable de manger seul à la cuillère, il n'a pourtant que 21 mois (le papa est complètement émerveillé).






Nous avions bien décidé de ne pas le gâter trop ce petit, les cadeaux sont arrivés à la maison bien avant nous, il a adoré les déballer même si pour le moment il joue plus avec les emballages qu'avec les jouets en eux-mêmes. J'ai vu sur mon bureau au labo un énorme paquet, Théo attendra lundi pour l'ouvrir.






Les rythmes biologiques perturbés par les transports et le décalage horaire vont devoir se remettre en ordre, même si l'essai du lit lui semblait satisfaisant, il fut extrêmemnt difficile de l'endormir le soir venu malgré la fatigue, il nous semblait terrifié par tout ce qui l'entourait les meubles et même les jouets.
Tombant de fatigue, Sylvie a du le rassurer, le bercer, le caliner longuement avant qu'il ne cesse de lutter et que vaincu il s'abandonne au sommeil, tant de bouleversements en si peu de temps c'est presque miraculeux qu'il réagisse aussi bien.



Dimanche, Théo a fait la connaissance de son grand frère Hugo, de sa copine Maud et de son oncle (le frère de Sylvie) Philippe, oui celui qui m'a reconnu déguisé en vieux vietnamien et qui aime tant les pédalos en forme de cygne!




Ils ont bien fait les fous et après avoir joué avec le téléphone et fait une course poursuite à 4 pattes, il a été difficile de remettre Théo en position debout, mais au moins ici, il n'était pas dégoutant après s'être mis à genoux!





Théo a commencé l'exploration de la maison, des meubles, des placards et de toutes les choses inconnues pour lui, les livres partout, les voix qui sortent des enceintes, il a de quoi s'occuper un moment...
Il y a tant de coins où se cacher, cela lui semble trés amusant, n'est ce pas!














vendredi 22 janvier 2010

Le Retour

Il faut bien s'y résigner, c'est le jour du départ, nous serion bien restés au Vietnam pendant quelques semaines supplémentaires, histoire de laisser le temps aux températures de remonter chez nous, mais voilà les faits sont là, il nous faut partir, mais nous reviendrons, car la nostalgie nous gagne déjà, qu'est ce que cela sera dans quelques jours, avant que la vie en France nous reprenne en main.
Nous saluons Madame Loan qui nous a reçus trés agréablement durant ces quatre semaines et dont les précieux conseils nous ont permis de faire nos premiers pas dans Hanoï, une ville pas facile pour les étrangers.





Un regard à notre chambre avant de partir, quelques photographies pour marquer le souvenir et déjouer les pièges du temps qui passe et de l'oubli qui guette.









Toilette du bébé, il s'agit qu'il fasse bonne impression en France n'est ce pas! Ce n'est vraiment pas un problème car il adore le bain, à la réflexion, je pense qu'il aime tout ce qu'on lui propose, à partir du moment où l'on s'occupe de lui, même la cuilliére de sirop contre la toux!






A l'idée de manger du pamplemousse en dessert, notre bambin laisse éclater sa joie, de toute manière on aurait pu lui montrer n'importe quel aliment, il aurait été aussi joyeux, tout ce qu'il découvre lui plait, au petit-déjeuner ce matin après les céréales dans un bol de lait il s'est régalé de mangue.











L'avant dernier repas dans la pièce commune au dernier étage de la pension de Madame Loan avec nos amis du groupe de DESTINEES, Sylvie, Théo, Alain, Christine, Joséphine, Van Thien, Antonio, Annie, Nadine, Eline. Seule manque la petite Aurore qui se repose.








Un dernier regard à la pension qui nous a accueillis pendant toute cette période, quatre semaines cela nous semblait long avant de partir, mais elles sont passées avec une rapidité déconcertante nous laissant frustré de quitter aujourd'hui le Vietnam sans avoir vu et visité tout ce que nous souhaitions. Mais pour que le départ nous semble plus facile la météo du jour est exécrable, il tombe des trombes d'eau.

Je ne sais pas encore si le blog s'arrêtera là ou si je le ferai perdurer en France, mais nous tenons Sylvie et moi à remercier toute l'Equipe de DESTINEES, Raymond, Sylvain, Murielle, Benoît et tous les autres pour leur dévouement et leur magnifique travail, qui seuls ont rendu possible les petits miracles que nous venons de vivre et qui vont changer le cours de nos vies.

Un grand merci à tous les lecteurs du blog connus et inconnus qui nous ont gratifiés de commentaires dont la chaleur nous a beaucoup touchés, tout particulièrement en début de séjour, lorsque rien n'était encore vraiment assuré.

S'ouvre devant nous un vaste chemin qui ménera ce bambin à l'âge d'homme en espérant pour lui ce que les vietnamiens se souhaitent pour la fête du Têt,

BONHEUR, LONGEVITE, PROSPERITE

(J'ai préféré inverser l'ordre dans lequel les vietnamiens le disent).







Nous ne partirons pas dans ce petit Taxi, les bagages n'y tiendraient pas!

jeudi 21 janvier 2010

La journée avec Monsieur TRAN BAO

Le premier bonheur du jour.
Théo se réveille, ouvre tout grand ses bras et se précipite pour faire un calin à sa Maman et à son Papa.
Ce matin nous avons flané ainsi pendant une heure entiére, notre Doudou passant de l'un à l'autre toujours en quête d'un bisou ou d'une caresse avant que nous nous décidions enfin à aller prendre notre petit déjeuner.







Nous avions dit hier lors du repas commun que nous avions eu beaucoup de chance de bénéficier d'un séjour à Hanoî sans une goutte d'eau, nous avons parlé trop tôt, car il a plu toute la nuit, tout est détrempé, il tombe des cordes, les vietnamiens stoïques sous la pluie sont ravis de voir arriver cette eau providentielle, eux redoutaient la sécheresse.

Il s'agit pourtant d'être prêt avant l'heure car nous avons rendez-vous avec Monsieur Trân Vàn Bao qui du haut de son mètre soixante et de ses quatre vingt dix ans se définit comme un Humoriste-Remuant.
Le programme est donné, il est exceptionnel, il connait tout, s'intéresse à tout, sa conversation est des plus variées et son savoir encyclopédique, nous bavardons longuement de toutes les questions restées sans réponse durant notre séjour mais aussi de politique, de religion, d'économie, d'actualités rien ne lui est indifférent.
Sa recette de longue vie, l'humour et la curiosité, sa devise:
Le rire enrichit celui qui le reçoit,
sans appauvrir, celui qui le donne.
J'ai bien l'intention de mettre en application sa devise, car vieillir comme lui est la plus belle manière que l'on puisse souhaiter.









Nous sommes partis ensemble découvrir le plus gros exemplaire d'arbre étrangleur d'Hanoï situé dans le petit square devant la tour du drapeau, unique vestige des fortifications de l'ancienne capitale construite par l'empereur Gia Long, à côté de la statue de Lénine (encore un petit trait d'humour de l'histoire et du destin).

Nous apercevons un énorme Ficus qui enserre en son centre un Aréquier qui ne tardera plus à mourir étranglé par le monstre.
Il y a environ 50 ans, une petite graine apportée par un oiseau s'est installée sur une feuille de la victime, elle s'est développée lentement émettant une racine tout d'abord aérienne, tendant vers le sol, une fois arrivée à terre l'arbre porteur est perdu, le ficus prend racine se développe autour de lui et l'enserre jusqu'à la mort.

Ce grand Ficus a une feuille qui ressemble beaucoup à celle du Ficus religiosa sans que cela soit la même espèce.

Sur la photo on distingue bien au milieu de la ramure la silhouette du palmier étranglé.










Sur le détail de la fourche, on aperçoit au centre, le tronc vertical et d'une texture différente de l'Aréquier, toute la base du tronc à disparue, recouverte par les racines aériennes soudées entre elles et formant le tronc du Ficus.









Alors nous avons eu une preuve supplémentaire du magnétisme de Monsieur Bao, spontanément un groupe d'étudiants est venu nous voir pour profiter des explications car bien que déjeunant là régulièrement ils ne connaissaient pas l'arbre étrangleur ni le mécanisme de strangulation. Ils ont écouté M. Bao naturellement, simplement mais avec beaucoup de respect.

La sympathie qui émane de M. Bao est communicative, il parle à tout le monde aux chauffeurs de Taxi comme aux européens que nous croisons avec la même simplicité trés naturellement.






Pour poursuivre la journée, nous sommes allés déjeuner au restaurant QUAN AN NGON dans Phan Boi Châu, je donne l'adresse pour ceux qui veulent sortir ce soir, nous nous sommes régalés dans un décor trés agréable.







Même Théo était à la fête dans la découverte de nouvelle saveur, nous avons cependant évité de lui faire goûter le gâteau de riz gluant alcoolisé. J'ai terminé par un café fort, fort, fort qui risque de m'empècher de dormir au moins pendant deux nuits.






Nous avons quitté Monsieur BAO à regret, échangeant nos adresse et en nous promettant de se retrouver lors d'un prochain séjour car nous avons promis de revenir pour faire vraiment découvrir son pays à Théo.

Ce soir notre petit ange est épuisé n'ayant pas pu faire de sieste (parents indignes) nous avons eu droit à quelques tentatives de colère quand une bêtise était interdite ce qui fort heureusement ne durent guère.
Il s'est rapidement endormi après la bonne soupe de la pension, enroulé dans sa couette trés loin de l'attitude qu'il avait les premiers jours où nous le retrouvions recroquevillé en boule contre un mur, il s'est écoulé quatre semaines, nous nous sommes apprivoisés et notre petit Théo est maintenant totalement confiant.





Demain nous rentrons chez nous.
















































































mercredi 20 janvier 2010

Retrouvailles avec Monsieur Bich.

Aujourd'hui, les sept familles et leurs enfants actuellement pensionnaires de Madame Loan, se sont retrouvées au restaurant où nous avons eu le plaisir de retrouver Monsieur et Madame Bich ainsi que son assistant, que nous n'avions pas revus depuis nos différentes remises officielles.
Tu Chinh, notre guide, nous avait organisé un véritable festin de cuisine vietnamienne et nous avons assisté à la pesée de l'énorme esturgeon encore vivant avant de le retrouver un peu plus tard dans nos assiettes. Ici gage de fraicheur, les poissons, les crabes et les crevettes sont vendus vivants et immédiatement préparés.
Tout était absolument délicieux, le chou cuit avec une sauce assez relevée dans laquelle Madame Bich a écrasé un oeuf cuit dur, des travers de porcs juste assez relevés pour que cela ne soit pas "de trop", l'esturgeon frit en tranche, le reste du poisson en fondue vietnamienne dans du bouillon et des légumes, de délicieuses crevettes le tout accompagné bien sur des vermicelles et de maïs grillé dont Théo raffole. En dessert des pamplemousses épluchés et sans peau, "rien que du bonheur," il n'y a pas à dire, quand les français sont à table ils se sentent tout de suite beaucoup mieux.


Les enfants sont tous passés dans les bras des jeunes serveuses, sauf Théo, qui s'est montré très agréable avec toutes les autres familles françaises mais qui tourne la tête dés que quelqu'un lui parle en vietnamien. Le grand amusement pour les enfants ce fût bien sûr les viviers avec les crevettes, les esturgeons, les anguilles, les poissons-chat et toutes sortes d'espèces de poissons inconnues.
Sur le boulevard La Thành, la photographie souvenir du groupe de français, Monsieur Bich nous a expliqué qu'il n'avait jamais eu autant de familles en même temps à Hanoï.
Trois familles dont la notre rentrent en France samedi prochain. Les autres familles arrivées le 10 janvier rentreront après nous.










Après ces moments un peu agités et bien sûr sans sieste pour notre bambin l'après midi s'est achevée par une promenade dans le parc Indira Gandhi. On peut constater sur la photographie que notre Doudou n'était pas perturbé par l'agitation du repas et de la ville environnante.








De retour chez Madame Loan, alors que j'étais parti faire quelques courses, Sylvie a essayé de faire accepter ses chaussures à Théo, avec beaucoup de ruse, ils ont joué, Théo a accepté de marcher avec les pantoufles distribuées dans l'avion à l'aller mais il a refusé catégoriquement de faire un pas avec une seule de ses chaussures. Il faudra bien qu'il y vienne car la météo qui nous attend sera assurément moins clémente qu'ici.
Comme preuve voici ce diablotin espiègle qui marche dans la chambre avec les pantoufles de son papa.







Rentrant seul de mon petit tour en ville, abruti par les bruits de la circulation, les vacarmes des klaxons, asphyxié par la poussière et la pollution, j'ai eu pour la première fois l'envie de rentrer, la vie à Hanoï est dure à supporter, malgré le charme indéniable qui en émane.

Demain, nous allons voir avec Monsieur Bao, l'arbre étrangleur.



A suivre...




mardi 19 janvier 2010

Se laisser vivre à Hanoï.

Après les visites et l'activité des jours passés, nous avons décidé de rester au calme et de profiter intensément de ce temps libre avec notre petit Théo.
Ces instants de jeu et de complicité qui semblent insignifiants mais qui sont des grands moments de bonheur du réveil le matin dans les bras de sa maman (et de son papa), lorsqu'il nous tend en grand ses bras avec un large sourire, temps du petit déjeuner où nous retrouvons nos compatriotes avec leurs enfants, celui de la célébre bouillie de chez Mme Loan dont notre Doudou se régale sans jamais en laisser "une miette" et dont on voit les effets bénéfiques à chaque photo.
Il est des choses que j'avais oubliées et que je redécouvre avec émerveillement par exemple lorsque je lui donne son repas, j'ai une serviette en papier dans la main gauche et Théo la prend toutes les 4 ou 5 cuillèrées pour s'essuyer la bouche puis il me la replace soigneusement dans la main, tout à l'heure, il a pris mon mouchoir pour essuyer son nez et l'a remis exactement où il se trouvait, je craque devant ces tout petits gestes si tendrement délicats.

C'est aussi le temps des activités calmes, des promenades qui nous font croiser parfois une star de la télévision vietnamienne TV1, certes elle a l'air un peu coincé la jolie mais pour les besoins du tournage elle doit certainement être "en train d'attendre son valeureux fiancé parti combattre l'envahisseur en partageant ses souffrances et son sacrifice"!




Nous avions réservé depuis plusieurs jours des places au théâtre de marionnettes sur l'eau de Thang Long, évidemment dans un pays où toutes les basses terres sont sous l'eau il est normal que l'art populaire dans toute l'Asie des marionnettes le soit aussi.
Nous avions choisi un horaire pour Théo, mais en arrivant il dormait dans la poussette, il s'est réveillé tranquillement sans un cri dans le fracas du concert de musique traditionnelle avec gongs, tambours, percussions, flutes et instruments à cordes. C'est pas du Beethoven mais c'est agréable à entendre.






Le spectacle est remarquable par la virtuosité des marionnettistes qui, dissimulés derrière le rideau, manipulent avec brio, grâce à des tiges de bambou, les personnages, l'eau n'étant pas uniquement un décor mais participant à l'action de toutes ces saynettes en relation avec la vie quotidienne, historique ou mythologique du pays.







Thèo, dés son réveil, n'a pas perdu un moment du spectacle appréciant les batailles de jets d'eau des dragons qui peuplaient cette région il y a longtemps (c'est bien connu).

Aujourd'hui nous sommes allés avec Jo, Tonio et leur petit Van Thien, vers le grand lac de l'ouest Hô Tây, le lac des amoureux. Sur l'isthme le séparant du lac de la soie Hô Trûc Bach, où étaient cloitrées les concubines déchues, se trouve un trés beau et vieux temple taoiste (datant de 1010) Quan Thanh, il est dédié à Trân Vo, le génie du nord, notre Théo n'a pas manqué de caresser le pied en bronze du génie, on ne sait jamais, mais cela peut toujours servir d'être en bon terme avec un génie.




Le sage à dit:

"La brise berce paresseusement les branches de bambous,
et le son de la cloche Tran Vu se mêle au chant des coqs marquant les veillées à Tho Xuong"


Comme nous approchons de la fête du Têt, les vietnamiens font des offrandes dans les temples et les pagodes et partout flotte une odeur d'encens, alors que les autels sont couverts de fruits, de vrais et de faux billets de banque et d'imitation de lingots d'or!









A proximité, la pagode Trân Quôc, est à elle seule le symbole d'Hanoî. La photographie est celle que font tous les touristes de passage, mais qu'importe on ne peut rejeter la beauté, le lieu exceptionnel, le cadre de ce grand lac grandiose.







Après avoir fait passer de vie à trépas puis dégusté, quelques gros crabes qui nous avaient accueillis de leurs pinces dans le vivier, (ce que Théo a aussi beaucoup apprécié avec la glace qui a suivi), nous nous sommes promenés dans le cadre somptueux de ce bord de lac où tout semble plus calme qu'ailleurs et où il doit faire bon vivre.


Sur les deux lacs, on peut pour le plaisir de la balade louer des pédalos qui valent vraiment le détour, plus kitsch tu meurs!




Message personnel: Si j'arrive a le passer en bagage accompagné vendredi prochain, je rapporte à Philippe une de ces merveilles pour qu'il puisse se promener sur sa piscine.





lundi 18 janvier 2010

Les Grottes de Tam Côc.

Plongée dans le décor du film Indochine, à une différence de taille, c'est encore beaucoup plus beau quand on est là bas, avec parfois de belles rencontres au coin de la petite rivière.




La rivière a taillé son lit dans des roches calcaires creusant des grottes incroyables, extrêmement basses, délimitant des espaces cernés de montagnes à pic, peuplés de chèvres, de canards, d'aigrettes blanches, de butors et de martin-pêcheurs aux fulgurances bleu métallique lorsqu'ils plongent.





Ces lieux ne furent pas de tout temps paisibles, les vietcongs y avaient des caches d'armes et un hôpital de campagne. Près de là, était établie l'ancienne capitale du pays, Hoa Lu, qui fût détruite lors d'un des innombrables conflits avec l'ennemi héréditaire, la Chine.

Quand on arrive là, on se demande comment on va pouvoir passer, la rivière semble fermée, on passe 127 mètres sous la montagne avec la roche effleurant notre tête dans le noir, c'est unique.


Le paysage est somptueux, la promenade en barque sublime, tout est d'une grande sérénité, d'un calme parfait, troublé seulement par les cris d'oiseaux et le bruit de l'eau courant doucement sous les rames.

D'immenses pains de sucre calcaires tombent à pic dans la rivière, les roches sont déchiquettées, taraudées, creusées à leurs bases, découvrant les formes les plus fantasques. Une végétation luxuriante recouvre tout ce qui peut l'être, seule les surfaces verticales sont nues sinon tout est occupé par de grands ficus tissant leurs racines partout éclatant la roche, de lianes, de fougères de toute taille la moindre fissure est occupée par du végétal.


Cette beauté résulte à la fois de l'immense force minérale et de la douceur apparente de l'eau qui tempère l'excès de puissance tellurique.









Les rizières inondées en cette saison se fondent avec la rivière qui prend alors des allures de mer intérieure où tout devient incertain fondu avec les brumes sur les sommets.
La riziculture est délicate en ces lieux, il est fréquent que les paysans perdent à cause des inondations l'une des deux récoltes ce qui peut se révéler catatrophique dans cette région assez pauvre où les bonnes terres sont rares.
Nous prendrons le soir, le thé chez un couple de paysans, qui nous expliqueront leurs difficultés, la seule ressource monétaire étant la vente de broderie faite le soir après les travaux des champs par les filles et les garçons de la maison, il est vrai qu'ils ne sont pas bien gros mais ils sont très beaux.






Notre petit est absolument adorable, il est gentil, curieux de tout, vif et intelligent, il dort bien, terminant sa nuit tout contre sa maman, mange tout ce que nous lui proposons avec beaucoup de plaisir et accepte sans rechigner les conditions de vie que nous lui imposons, les horaires variables, les moyens de transport les plus divers, les chambres d'hôtel au confort incertain.
Il devient extrêmement affectueux, pratiquement toujours souriant et cherchant nos bras à tous les deux, comme il est devenu confiant, il accepte de regarder et d'être porté par d'autres que nous, ses progrès relationnels sont impressionnants, nous sommes trés loin du petit animal effarouché des premiers jours.
Ce n'est pas pour autant un gamin ramolli, il est capable de colère lorsqu'il n'obtient pas ce qu'il veut et tape même du pied par terre, mais cela ne dure jamais plus de quelques minutes, il revient alors dans nos bras. Il est vrai que Sylvie a commencé l'éducation de notre Théo et qu'il n'est pas question de le laisser tout faire!


Nous voulions pour la photo, le faire assoir sur une statue de cheval en marbre, mais il n'a pas accepté de monter, tant pis.



Visite du site de l'ancienne capitale du Vietnam Hoa Lu que ses rois quittèrent pour fonder Hanoï il ya 1000 ans cette année, de ses palais, il ne reste rien mais à l'emplacement, deux vieux temples subsistent, celui de Dinh Tiên Hoàng et de Lê Dai Hành, l'architecture est superbe d'élégance, les rois avaient bon goût pour choisir le site de leur capitale, en bordure des rizières et au pied de montagnes aux formes pleines d'harmonie. On se plait à imaginer une cour parée de soieries multicolores où devait fleurir l'art raffiné de la poésie.



Les travaux d'aménagement que les vietnamiens ont commencés, risquent fort de dénaturer à nos yeux complètement ce site, il est vrai que nos goûts et nos conceptions du tourisme sont diamétralement opposés aux leurs, ils remblaient les rizières pour aménager des parking géants pour des flots d'autocars et paradoxe, les paysans se plaignent du manque de terres cultivables!





Pour terminer la journée calmement, une promenade en bateau à travers les rizières qui, en cet endroit, commencent à être plantées, en direction d'un village de pècheurs Kênh Gà qui faute de poissons se sont reconvertis dans le transport fluvial des pierres à bâtir.

Dans ce village environ 1500 habitants vivent dans des maisons flottantes, ils sont tous catholiques et nous assistons dans leur superbe église à la messe dominicale, pleine de bonhommie, de décontraction et de recueillement, accompagnée d'une chorale d'enfants exécutant de très beaux chants religieux auxquels participe toute la communauté, il se dégage de cette cérémonie une atmosphère de foi vivante extrêmement émouvante.


On ne peut échapper au cliché facile, les rizières avec les montagnes au fond, cela marche à tous les coups, c'est normal c'est tellement beau et c'est le Vietnam qui semble éternel.




vendredi 15 janvier 2010

Notre bébé d'Along

Oh! Que c'est beau!
Voilà ce que l'on peut dire, tous les mots, toutes les images sont superflus, rien ne peut rendre l'extraordinaire magie des lieux, c'est tout simplement magique, féerique, incroyable.


Vinh Ha Long, baie de la descente du dragon, c'est 2000 iles et ilots répartis sur 1500 km2. Nous avons embarqué sur une jonque chinoise pour approcher ce lieu des merveilles où les blocs de calcaire tombent dans la mer dans une harmonie parfaite des formes et des couleurs, fruit des forces telluriques et du calme indomptable de la mer.

Lorsque la nuit tombe lentement, les détails des ilots s'estompent dans l'obscurité qui arrive, devenant des masses sombres qui nous ensèrrent, au loin les horizons bleuissent éternellement.

La jonque sillonne silencieusement ces formes stupéfiantes, tout est harmonie des formes et des nuances de gris sur une mer de mercure, les ilots les plus proches sont plus sombres les plus lointains, gris clair, se perdent dans le ciel et la mer, nous sommes plongés dans l'espace du rêve.




Parfois devant nous émergeant de la brume, une barre continue comme un monstrueux iceberg, les montagnes envahissent l'espace, la mer se rétrécit, la route semble fermée, au prés l'ensemble se révèle être constitué de centaines d'ilots minuscules aux parois verticales s'abimant dans la mer, la jonque se faufille lentement et sans bruit.




Et le petit Théo dans tout ça? Il a supporté les 5 heures de route dans le minibus, le brouhaha de l'embarquement, le dépaysement d'une cabine de bateau, les repas à bord, les visites des villages de pècheurs et des grottes avec calme et gentillesse en riant de tout et comme toujours en multipliant les découvertes gustatives, l'image incarnée du bonheur.
Sur le chemin du retour, notre guide Tu Chinh a prévu plusieurs arrêts pour visiter une église (nous sommes même reçus chez un couple de paysans qui nous offrent de l'alcool de riz), pour voir les travaux des champs, les pommes de terre qui en hiver poussent dans les rizières, les jeunes plants de riz qui repiqués assureront la prochaine récolte dès que la chaleur reviendra.




Dans les rizières, les paysans s'affèrent à remettre en état les canaux d'irrigation, à desherber et à consolider les digues, à préparer la terre en la retournant avec une araire tirée par un buffle, pour recevoir les jeunes pousses de riz.




Cette image est très loin de l'agitation frénétique de la ville d'Hanoï, mais nous aurons avant de revenir en France un dernier bain de "Zénitude" car nous partons demain (pour deux jours) pour Ninh Binh visiter l'équivalent terrestre de la baie d'Along. Le blog restera donc une nouvelle fois silencieux.
Nos rêves sont plus doux, notre vie plus calme, notre petit Théo nous donne l'image parfaite de l'enfant heureux que nous souhaitons du fond du coeur qu'il soit.